Dans cette élection, les jeunes ne cherchent pas un sauveur, ils ne cherchent pas un ami, ils cherchent un plan qui leur permettra d’avoir de l’espoir pour l’avenir. Les chefs de tous les partis fédéraux s’efforcent d’être cet espoir pour les Canadiens, et ils doivent tenir compte des préoccupations des plus jeunes électeurs.

Somme toute, il a été historiquement difficile d’amener les personnes âgées de 18 à 24 ans à voter. En 2019, seulement 53,9 % des Canadiens âgés de 18 à 24 ans ont voté lors de l’élection contre 67 % des taux de vote admissibles de la population générale. Une preuve que les jeunes du Canada se sont toujours sentis apathiques à l’égard d’un processus politique où les résultats semblent toujours les mêmes. Mais cette fois, les choses pourraient être différentes.

Voici cinq recommandations sur la manière dont les partis politiques peuvent engager et mobiliser les jeunes électeurs potentiels afin de garantir leur vote le jour des élections:

1. L’authenticité, ça compte

Les politiciens doivent se démarquer et parler des questions qui leur tiennent vraiment à cœur. Quelle que soit leur couleur politique, les jeunes recherchent des politiciens qui n’ont pas peur d’être eux-mêmes plutôt que de diluer leur identité pour plaire au plus grand nombre.

Les jeunes recherchent des leaders qui peuvent se montrer véritablement vulnérables et compatissants à l’égard des problèmes auxquels les Canadiens sont confrontés, qu’il s’agisse de santé mentale, de diversité et d’inclusion ou d’inégalité économique. Il y a beaucoup de valeur à rester fermement ancré dans ses propres convictions en tant que personne et politicien.

De plus, les jeunes recherchent quelque chose qui va au-delà de la rhétorique du « changement du statu quo », ils recherchent des leaders qui vivent selon les valeurs qu’ils épousent et qui prennent des mesures décisives pour rendre les Canadiens fiers dans leur pays et à l’étranger.

2. Parlez de la création d’un avenir dans lequel les jeunes électeurs veulent grandir

Cette élection se déroule dans le contexte de nombreux problèmes omniprésents pour les Canadiens, avec la pandémie et le changement climatique, le marché du logement qui immobilise les gens hors des quartiers où ils ont grandi et la dette qui continue de croître. De nombreux nouveaux diplômés sont toujours sans emploi et doivent assumer des prêts étudiants écrasants tout en naviguant sur un marché du travail complexe. Ce sont là de nombreux problèmes qui détermineront le monde dont nous hériterons en tant que prochaine génération. Les politiciens doivent discuter de plans d’action digestes pour aborder ces questions et des moyens pour résoudre ces crises de manière proactive avant qu’il ne soit trop tard.

3. Soutenir une société diversifiée et inclusive d’un océan à l’autre

Des événements tels que la découverte de centaines de corps sur les sites des pensionnats autochtones à travers le Canada ou la mort de George Floyd ont mis en évidence les fissures du paysage culturel canadien. Il y a encore du travail à faire en matière de réconciliation avec la population autochtone et les Premières nations du Canada et de soutien au statut des femmes, des personnes de couleur, des personnes handicapées et des personnes 2SLGBTQ+. Ces plans devraient être cocréés avec des indicateurs de responsabilité et de reddition de compte. Ils devraient également être régulièrement mis à jour. Il faut de nombreuses conversations difficiles sur l’histoire et la société canadiennes pour apporter des améliorations systémiques. Le moment est venu d’être la voix des personnes des populations marginalisées dont les histoires doivent être entendues.

4. Atteindre les bonnes personnes

Les jeunes choisissent de plus en plus d’obtenir des nouvelles et des informations sur les plateformes de médias sociaux plutôt que dans les médias traditionnels. Les médias sociaux offrent aux partis politiques une occasion unique de créer des mouvements de base. Cependant, les médias sociaux ont également permis la démocratisation d’informations complexes, permettant aux jeunes d’être armés d’informations pour exiger davantage des dirigeants politiques.

Comme mes collègues l’ont exploré dans « TikTok au Canada : Stratégie politique efficace ou jeu à long terme ? », les jeunes électeurs ne veulent pas voir les politiciens essayer d’être « cool » sur les médias sociaux. Ils veulent avoir des conversations authentiques sur les questions qui leur tiennent à cœur. Les partis politiques doivent être maîtres de leur récit sur les médias sociaux en offrant un contenu ciblé et personnalisé qui mobilise les bonnes personnes le jour de l’élection.

5. Faire en sorte que leur voix soit entendue

Les jeunes électeurs ont envie de sentir que leur voix est importante et valorisée dans notre paysage politique actuel. Si certains partis ont une affinité naturelle avec les jeunes électeurs, cela ne signifie pas que les dirigeants des autres partis politiques doivent négliger l’engagement des jeunes en politique. Si atteindre les jeunes peut parfois nécessiter des méthodes non conventionnelles, cela ne signifie pas qu’ils ne sont pas attentifs. Aujourd’hui plus que jamais, les jeunes Canadiens recherchent des leaders qui défendront avec courage et compassion les enjeux auxquels ils sont confrontés.

Bien qu’il y ait toujours eu une tension naturelle entre les deux camps. Les partis politiques prétendent que les jeunes ne votent pas, et les jeunes affirment que les choses ne changeront pas, quel que soit leur vote. Cette élection présente une occasion unique pour un leader de combler ce fossé et de réaliser des gains électoraux importants auprès de nouveaux électeurs.