Maintenant que la campagne électorale est officiellement lancée, à quoi devons-nous nous attendre du BQ ? C’est sous le thème « Le Québec, c’est nous. » que le BQ tentera de séduire, à nouveau, les Québécois. Dans leur publicité électorale, le BQ joue sur une variation de son thème de campagne en déclinant plusieurs sujets sur lesquels il espère marquer des points. C’est ainsi que l’énergie propre, la vitalité des régions, la langue et la laïcité, c’est nous. Il va sans dire que le BQ tentera de reconquérir des fiefs tels que Laurier-Sainte-Marie et Hochelaga perdus lors de la vague orange de 2011 et aux mains des Libéraux en 2015. Les sujets qui furent ciblés par la formation politique se retrouvent assurément au cœur des priorités de sa base militante et des Québécois.
Afin de le diriger dans cette campagne, le BQ pourra compter sur son nouveau chef Yves-François Blanchet. Sa présence se fait particulièrement sentir dans la sélection des candidats. C’est ainsi qu’Alain Therrien et Stéphane Bergeron, deux anciens ministres et collègues du Parti Québécois, ont décidé de faire le saut en politique fédérale. Avec 58 candidats investis à ce jour sur une possibilité de 78, il ne serait pas surprenant de voir d’autres anciens collègues péquistes se lancer également dans l’aventure.
Durant la campagne, plusieurs défis se dresseront sur le chemin du BQ. Premièrement, il sera important que le Bloc puisse incarner à nouveau les ambitions des souverainistes. Bien que cet électorat semble s’éroder, au regard des dernières élections fédérales et provinciales, il n’en demeure pas moins que c’est la source même à laquelle le BQ prend racine. Par ailleurs, les efforts, qui devront être consentis à séduire les souverainistes, ne doivent toutefois pas apeurer les Québécois qui cherchent un contrepoids pour défendre leurs intérêts à Ottawa. Le fil est mince entre les deux électorats, et c’est le défi de funambulisme que devront relever le Bloc et son chef.
Pour que les Québécois s’identifient au BQ et qu’ils se disent que « Le Québec, c’est nous. », un travail de séduction devra être entrepris sur des sujets dont le parti n’a pas nécessairement le monopole. L’environnement en est un bon exemple. Il apparait évident que ce thème occupera une place prédominante lors de la prochaine campagne. Les différentes formations politiques rivaliseront d’adresse afin de se positionner comme étant l’option « verte » pour les Québécois. Or, il sera intéressant de surveiller si le Parti vert du Canada réussira à effectuer une percée au Québec. Un fort pourcentage de vote en faveur de cette formation politique pourrait restreindre les gains potentiels du BQ. Il faut donc s’attendre à une lutte acharnée et quelques attaques en règle dans les circonscriptions où le Bloc croit pouvoir l’emporter. La présence d’Yves-François Blanchet au Québec, durant toute la période de la campagne électorale, sera assurément un atout par rapport aux autres chefs.
C’est le 21 octobre prochain que l’on constatera si le BQ aura séduit les Québécois et gagné son pari. Il est à seulement quelques gains de redevenir une formation politique officiellement reconnue à la Chambre des communes du Canada.