Les circonstances actuelles résultant de la pandémie du virus de la COVID-19 ont occasionné et continueront d’occasionner autant de défis que d’opportunités pour les individus et pour les entreprises. Plusieurs en sont à revoir leur manière de faire, de travailler et de prendre soin de leurs proches. Dans ce contexte, H+K a sondé l’opinion publique afin de mieux comprendre comment cette situation hors du commun est vécue par le peuple québécois, en comparant les résultats entre deux périodes différentes, mais aussi avec la tendance canadienne. Les deux sondages menés, le premier du 13 au 16 mars et le deuxième du 27 au 29 mars inclusivement, cherchent donc à explorer les attitudes et les comportements du public face à la pandémie.

D’emblée, nous soulignons que ce qui ne change pas entre les deux périodes sondées est la tendance des Québécois[1] et des Canadiens à faire confiance aux médias traditionnels et aux gouvernements ; ils sont une importante source d’information et de véracité sur l’évolution de la pandémie de la COVID-19. C’est donc sans surprise de constater que la confiance des Canadiens envers leurs gouvernements provinciaux est particulièrement élevée, surtout au Québec. Le plus grand changement entre le premier et le deuxième sondage réside dans l’augmentation spectaculaire de la proportion de Québécois qui sont désormais confinés : le nombre a triplé, passant de 16% à 54%.

Très peu de Québécois pensent que le pire est derrière eux

Un peu plus du trois quarts des Québécois (77%) s’attendent à ce que le virus de la COVID-19 se propage et s’aggrave encore, ce qui représente une augmentation de 8 % par rapport au premier sondage. Cette proportion est comparable au reste du Canada. En Colombie-Britannique, cependant, un changement important s’opère, ce qui fait dire à 33% de la population que la propagation reste à peu près la même et tend même à se stabiliser (comparativement à 19% dans l’ensemble du Canada). Cela fait écho aux propos de certains médias[2] qui laissaient croire que la Colombie-Britannique pourrait avoir réussi à aplanir la fameuse courbe.

Nous constatons également que la proportion de Québécois qui croient que la pandémie durera quelques semaines, plutôt que des mois ou jusqu’en 2021, a chuté à 4%. Le pourcentage de Québécois qui s’attendent à ce que la pandémie persiste jusqu’à la fin de 2020 est toutefois passé de 14% à 22%, une augmentation de 8%.

Peu de Québécois pensent contracter la COVID-19

Même si la proportion de Québécois qui pensent contracter la COVID-19 a doublé, passant de 9% à 18%, la grande majorité de la population adulte vivant dans la province continue de croire qu’elle ne contractera pas le virus (52%) ou n’est pas certaine de le contracter (7%). En revanche, 56% craignent maintenant que leurs amis et leur famille soient frappés par ce virus, une hausse significative de 20 % par rapport au premier sondage.

La majorité des Québécois ont drastiquement changé leurs comportements

Les données du premier sondage suggéraient que les messages de santé publique semblaient porter ses fruits et qu’ils seraient probablement respectés en grand nombre. En effet, la majorité des Québécois possède, d’après les données du premier sondage, une très bonne compréhension des concepts d’autosurveillance des symptômes (65 % le disent sur la base d’une définition fournie dans le sondage), d’auto-isolement (77 %), de la distanciation sociale (74 %) et de la quarantaine (76 %). Les résultats du deuxième sondage démontrent effectivement que les Québécois ont radicalement changé leur façon de vivre. Le résultat le plus flagrant est que 54% des répondants se décrivent comme étant en isolement volontaire contre seulement 16% dans le premier sondage. Inversement, la proportion de personnes qui disent n’avoir rien fait pour se préparer à la COVID-19 a chuté de 47% à 14%. Il demeure que la proportion de Québécois qui affirment n’avoir rien fait est beaucoup plus élevée que dans le reste du Canada (8%).

Presque autant de Québécois travaillant à distance que temporairement mis à pied

Au total, 19% de la population adulte du Québec travaille maintenant à distance, tandis que 17% a été temporairement mis à pied.

Parmi ceux qui ont un emploi ou qui étudient, 81% estiment que leur employeur a bien réagi à la pandémie de la COVID-19, ce qui représente une augmentation significative de 60 % par rapport au premier sondage. Nous constatons également que presque tout le monde (94%) qui est toujours à l’emploi ou aux études a reçu une communication de leur employeur au sujet de la pandémie. C’est une augmentation de 38% par rapport au premier sondage.

Les communications reçues par les employés et les étudiants continuent d’avoir un impact positif : 63% disent se sentir plus informés par celles-ci, tandis que 30% se sentent plus connectés. En revanche, relativement peu de répondants se décrivent comme étant devenus plus anxieux (13%) ou confus (7%) à cause de ce qu’ils ont lu, regardé ou entendu.

La confiance des Québécois envers les médias et les gouvernements provinciaux demeure élevée

Le premier sondage a révélé que la plupart des Québécois comptaient sur les médias traditionnels et le gouvernement pour obtenir des informations sur la pandémie de la COVID-19, et plus important encore, que ces sources jouissaient d’un niveau relativement élevé de confiance. La confiance envers ceux-ci continue d’être élevée dans le deuxième sondage : les Québécois font confiance aux médias traditionnels à 67%, tandis que le gouvernement provincial récolte la confiance de 91% des Québécois. Ce résultat est plus élevé que la moyenne canadienne qui se situe à 75%.

En bref

La pandémie de la COVID-19 a non seulement des incidences sur la façon de vivre des Québécois, mais aussi sur leur façon de consommer (la vague d’achat local est un des effets) et d’interagir entre eux. Le travail, qui occupe une place importante dans nos vies, est également en mutation, de même que l’intérêt pour le e-learning et les plateformes de collaboration, comme Teams, afin de rester en contact. De manière générale, les Québécois suivent les consignes de la sécurité publique et consultent pour la plupart les sources premières d’information, à savoir le gouvernement et les médias dits traditionnels, pour suivre l’évolution de la crise. Comme le premier ministre François Legault l’a dit à plusieurs reprises « ça va bien aller », surtout si les Québécois continuent de suivre les recommandations avec tout le sérieux dont ils ont font preuve jusqu’à présent.

[1] Le masculin est utilisé pour alléger le texte.

[2] CBC, The curve could be flattening, but moment of truth is still coming for B.C.’s COVID-19 fight, 28 mars 2020, [En ligne], https://www.cbc.ca/news/canada/british-columbia/covid-19-dix-henry-curve-data-march-27-1.5513457

À propos du sondage

Source: Hill+Knowlton Strategies (H+K)

Les chercheurs de H+K ont collecté les données en partenariat avec Leger Opinion (LEO), un panel en ligne. Résultats basés sur n=993 Canadiens interrogés au cours de la période du 27 mars au 29 mars 2020. Les résultats sont basés sur n=992 Canadiens interrogés sur la période du 13 au 16 mars 2020. L’échantillonnage a été effectué selon les quotas d’âge, de sexe et de région. La durée de l’enquête était inférieure à 10 minutes pour le deuxième test et de 15 minutes pour le premier. Les données ont été pondérées selon l’âge, le sexe et la région selon les chiffres du recensement de 2016. Une marge d’erreur associée pour un échantillon sélectionné au hasard de n=992 serait de ± 3%, 19 fois sur 20.