Au moment d’écrire ces lignes, l’Afrique du Sud retient son souffle en raison de l’état de santé préoccupant de Nelson Mandela. Mandela est une icône tant politique que sociale et une figure importante de la lutte anti-apartheid. J’ai vécu plusieurs mois dans ce pays et je peux dire qu’il symbolise vraiment l’espoir pour tous les Sud-Africains qui voient en lui le protecteur de la nation.
Ici au Canada, le cynisme de la population face aux politiciens a atteint son apogée. Cet état de fait m’a porté à réfléchir.
Combien d’icônes avons-nous dans le monde politique québécois? En existe-t-il seulement à l’heure actuelle? En avons-nous eu par le passé? Combien? Des dizaines… je ne le crois pas.
Bien sûr, la première personne qui me vient à l’esprit est René Lévesque : la figure politique dont tous les politiciens souverainistes s’inspirent. Que ce soit la première ministre actuelle ou ses prédécesseurs, tout le monde se veut un héritier de ce grand premier ministre. Pourtant, si on se souvient bien, il a quitté le PQ en 1985 à la suite du Beau Risque dont beaucoup de souverainistes ne voulaient pas. C’est plus tard qu’il a été élevé au niveau d’icône, peut-être parce qu’il avait une vision pour un peuple et un pays, ou peut-être parce qu’il était prêt à faire tout ce qui était en son pouvoir pour aider le Québec et ses concitoyens.
D’ailleurs, un sondage Léger Marketing, daté du 30 octobre 2012, recensait les premiers ministres qui avaient le plus inspiré les Québécois. Lévesque menait de manière écrasante : 64% des Québécois l’ont choisi devant Robert Bourassa, Jean Lesage et Jean Charest.
Mais au Canada? Existe-t-il des icônes politiques? Bien sûr, nous avons Pierre Elliott Trudeau qui a frappé l’imaginaire, mais est-il considéré comme l’une d’entre elles?
Brian Mulroney ou Jean Chrétien, qui ont été premiers ministres durant une longue période et qui ont marqué l’environnement politique, ne bénéficient pas de ce type d’ardeur de la part des Canadiens. Pourquoi sommes-nous insensibles à ces politiciens qui ont eu le courage par exemple de dire non aux États-Unis en lui rappelant au passage que nous étions un État indépendant?
Certes, comparer nos politiciens à des libérateurs comme Mandela ou Gandhi est un peu boiteux, mais porte à réfléchir sur le phénomène.
Qu’est-ce qui fait la différence ici? Quelle est la définition d’une icône dans le monde politique actuel au Québec et au Canada?
Enfin, en attendant, sala kakuhle Madiba. (Au revoir Madiba)