Les lendemains des budgets
Les ministres des Finances, Raymond Bachand et Jim Flaherty, ont déposé leur budget 2012-2013 respectif au cours des deux dernières semaines. Le ministre québécois n’a surpris personne avec son 3e budget s’inscrivant sous le signe de la continuité alors que celui de son homologue canadien a suscité son lot de réactions. En effet, les compressions dans les dépenses gouvernementales et les changements à l’âge d’admissibilité aux prestations de la sécurité de la vieillesse ont fait couler beaucoup d’encre. De plus, la réduction de l’appareil gouvernemental fédéral de 19 200 postes, majoritairement à Ottawa, en trois ans a été décriée par les syndicats.
De plus, le ministre Flaherty a annoncé l’abolition de 12 000 postes dans la fonction publique d’ici trois ans en plus des 7 200 pour les mises à la retraite ou les départs volontaires.
Les deux budgets mettent de l’avant différentes mesures pour stimuler l’économie ce qui a plu au milieu des affaires. Au fédéral, le ministre a présenté des mesures concernant le soutien aux entrepreneurs, aux innovateurs et à la recherche tout en améliorant les conditions d’investissements. Au Québec, la création d’une nouvelle filiale d’Investissement Québec appelée Ressources Québec et le développement des ressources naturelles dans le cadre du Plan Nord sont les points marquants. Et, selon les dires de MM. Bachand et Flaherty, le Québec se dirige vers l’équilibre budgétaire en 2014 et le pays en 2016.
Après le budget du Québec, les dépenses
Le budget est bien sûr un événement politique important, mais l’étude des crédits des différents ministères ou des dépenses de chaque ministère l’est tout autant. C’est au cours de cet exercice annuel que les parlementaires de l’Assemblée nationale peuvent en savoir davantage sur les orientations à venir au sujet des missions gouvernementales.
L’étude des crédits ministériels consiste à une présentation des différentes dépenses réalisées par les ministères et organismes dans l’année qui vient de se terminer et de celles prévues l’année suivante. Chaque ministre doit répondre aux questions des membres de la Commission parlementaire, dont celles des différents partis d’opposition. Cette année, cet exercice se déroulera après le congé pascal et débutera plus précisément le 16 avril, et ce, pour deux semaines.
D’une durée de 200 heures, l’étude des crédits donne bien souvent lieu à des échanges intenses qui ne portent pas nécessairement sur les crédits du ministère à l’étude, mais plutôt sur l’actualité politique.
Les étudiants bouleversent l’agenda gouvernemental et électoral
Si le premier ministre Jean Charest souhaitait profiter du budget de M. Bachand et de la poursuite de la mise en œuvre de son Plan Nord pour ouvrir une fenêtre lui permettant de déclencher une élection printanière, les étudiants brouillent les cartes. L’intensification des moyens de pression des étudiants des cégeps et des universités ne représente pas un climat propice pour appeler les Québécois aux urnes. En effet, des milliers de jeunes Québécois à travers le Québec expriment haut et fort leur désaveu envers le gouvernement de Jean Charest.
Même si l’opinion publique se montre en faveur d’une augmentation des frais de scolarité, elle souhaite un retour au dialogue entre les deux parties. Or, le gouvernement comme les étudiants se retranche dans leur position.
Alors, quand auront lieu les prochaines élections générales au Québec?
En décembre 2012, le gouvernement aura complété quatre ans de son 3e mandat. En avril 2013, Jean Charest célèbrera son 10e anniversaire à la tête du gouvernement.
Les annonces et initiatives mises de l’avant par le gouvernement laissent croire que la fenêtre électorale du printemps représente toujours une possibilité. Des observateurs de la scène politique québécoise comme des députés libéraux croient que le premier ministre a avantage à aller rapidement aux urnes plutôt que d’attendre le début des audiences publiques de la commission d’enquête de la juge Charbonneau prévu à la mi-septembre.
La tenue d’élections générales en juin prochain demeure une possibilité. Toutefois, si les intentions de vote envers le gouvernement Charest n’augmentent pas chez les francophones de manière significative, le premier ministre n’aura alors probablement pas d’autres choix que d’attendre en 2013. Après tout, les électeurs ne sont pas si pressés…
Le printemps des chefs
Parti libéral du Québec, Jean Charest : Reprendre des points dans le vote francophone, en particulier dans les régions du Québec.
Parti québécois, Pauline Marois : Demeurer et consolider la première place de son parti dans les intentions de vote.
Coalition avenir Québec, François Legault : Freiner la baisse de son parti dans les sondages notamment par l’annonce de candidats crédibles et de vedettes.
Québec solidaire, Amir Khadir : Après avoir connu un sommet, retrouver sa place dans l’actualité pour freiner, lui aussi, la chute de son parti dans les sondages.
Option nationale, Jean-Martin Aussant : Exister dans les sondages!
Mulcair le représentant du Québec à Ottawa
Les deux hommes, Irlandais de souche, étaient en froid depuis cinq ans. Le nouveau chef du Nouveau parti démocratique (NPD), Thomas Mulcair, avait claqué la porte du conseil des ministres alors qu’il était ministre du Développement durable et de l’Environnement. Refusant le portefeuille ministériel qu’il lui offrait, le premier ministre Jean Charest ne l’avait pas retenu. Certains députés libéraux ayant siégé avec M. Mulcair ont d’ailleurs gardé un certain ressentiment envers lui.
Jack Layton était conscient de la relation tendue qui existait entre le premier ministre du Québec, un interlocuteur important pour lui, et son bras droit. M. Layton déclarait d’ailleurs au printemps 2011 qu’il fallait régler ça « parce que les préoccupations des Québécois sont plus importantes qu’une certaine relation ».
Par la force des choses, MM. Charest et Mulcair se sont revus pour faire le point sur les enjeux du Québec. Les choses ont maintenant changé et leur relation est appelée à prendre un nouveau tournant.
Le premier ministre l’a compris en contactant M. Mulcair pour le féliciter suite à son élection comme chef du NPD. Ces derniers ont convenu de se revoir. Est-ce que les deux hommes ont enterré la hache de guerre?
À surveiller
+      Conseil général du PLQ, du 4 au 6 mai à Montréal
+      1er Congrès des membres de la CAQ, du 20 au 21 avril à Victoriaville
+      Conférence nationale des présidentes et des présidents du PQ, le 28 avril à Québec