Saviez‑vous que lors des dernières élections fédérales, seulement 61,1 % des électeurs ont exercé leur droit de vote? Il s’agit là du troisième plus faible taux de participation de l’histoire du pays, seulement 2,3 points de pourcentage de plus que le record de 58,8 % enregistré en 2008. Mais pourquoi autant d’électeurs boudent-ils les urnes?
La recherche peut dévoiler les perceptions, les motivations, les désirs et autres moteurs du comportement afin de répondre à cette question fondamentale. Tout le monde sait maintenant que la sensibilisation et l’engagement de la population rapportent gros. En étant attentif aux résultats de recherche, on arrive à entretenir des relations durables et riches. Il est donc important de prendre en considération le faible taux de participation aux élections dans l’évaluation de la santé de notre démocratie. Mais pour résoudre cette question centrale, il faut d’abord comprendre pourquoi tant de gens n’ont pas voté.
Les élections mettent de l’avant la recherche comme aucun autre événement. Cependant, la plupart du temps, les projecteurs sont dirigés presque exclusivement sur les sondages, et parfois même sur les sondeurs. Certains diraient que toute forme d’attention est bonne, mais j’en doute. Je crois surtout que les élections nous donnent une occasion en or de tester et de présenter de nouveaux modèles de recherche. Une occasion idéale de comprendre le « pourquoi » dans le paysage politique, un complément aux sondages amplement médiatisés.
D’une durée de vie incroyablement courte, ces sondages ne constituent pas un diagnostic. La meilleure façon de juger la joute sur le terrain pendant une campagne électorale est de se concentrer sur les chefs et sur ce que les partis savent pertinemment et mettent à profit admirablement. Les sondages réalisés par les médias, eux, sont largement diffusés selon un modèle de recouvrement des coûts ou de couvertures médiatiques, et ne disposent pas du financement nécessaire pour entrer dans le vif du sujet. On demande aux sondeurs de compiler des sondages courts et peu coûteux sur les intentions de vote. En conséquence, on obtient une mesure ponctuelle et superficielle de ce qui se déroule sous la surface, qui nous donne un vague aperçu fondé sur les spéculations.
Nous ne nous attarderons pas ici sur les sondages nationaux au sujet des intentions de vote. Lorsqu’ils sont bien compilés, ils offrent bien sûr un aperçu de l’orientation de la campagne, mais ont autrement bien peu d’utilité. Revenons plutôt à la compréhension du « pourquoi » dans ces élections. Afin d’y répondre, nous emploierons pendant la campagne des méthodologies créatives et rigoureuses pour savoir ce que pensent les Canadiens, qualitativement et quantitativement. Notre approche qualitative ne se résume pas à quelques questions ouvertes dans un sondage : nous maintiendrons plutôt un dialogue avec un groupe permanent de 150 électeurs de toutes les allégeances politiques et de toutes les couches de la société, choisis dans la communauté de recherche exclusive à H+K regroupant quelque 20 000 membres au pays.
Dès le mois de septembre, nous engagerons la discussion avec eux et leur demanderons de réfléchir sur le dénouement de la campagne et de partager leurs réflexions et anecdotes sur les élections. Qu’est‑ce qui leur tient à cœur? Les inspire? Les décourage? Leur opinion change‑t‑elle? Dans l’affirmative, comment et pourquoi? Nous les inviterons à nous envoyer des photos, des nouvelles et des articles pertinents à leurs yeux. Nous dégagerons de ces discussions les enjeux clés et les tendances émergentes et les utiliserons pour formuler les questions que nous poserons ensuite à de plus grands échantillons de Canadiens, fournis par H+K Perspectives. Les questions quantitatives seront interreliées aux thèmes discutés en profondeur avec le groupe, une méthodologie très efficace qui met à profit la profondeur et l’étendue.
Peu avant les élections, nous vous ferons connaître les résultats de nos recherches. En combinant les histoires du groupe d’électeurs avec les données d’enquête les appuyant, nous obtiendrons un portrait des élections assez proche de ce que voient les Canadiens : les enjeux débattus, le paysage politique fédéral changeant et l’incidence des élections sur la santé de notre démocratie.
Pourquoi? Parce qu’en faisant appel à des données partagées et à une méthodologie de recherche novatrice, cette puissante approche de compréhension des élections exploite le pouvoir de l’engagement du public. Et nous espérons qu’elle rendra au terme « opinion publique » son sens véritable.
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Secteur: Gouvernement + Secteur public
Expertise spécialisée: Affaires publiques, Données + Analyse