Depuis 2006, le parti conservateur de Canada forme le gouvernement à Ottawa sous le leadership du premier ministre, Stephen Harper.  La crise que traversent actuellement les conservateurs entourant le Sénat du Canada est sans aucun doute importante, mais est-ce qu’il s’agit d’un moment définitif pour l’avenir ?
D’abord la question du timing. La période estivale est souvent le moment de tourner la page sur les enjeux qui ont dominé la session parlementaire. D’ailleurs, le 27 juin à Calgary, le premier ministre et les délégués se rendront au congrès conservateur 2013. Ce sera l’occasion de tenter de raviver les troupes lors du discours d’ouverture du premier ministre et de travailler sur la cohésion et l’esprit d’équipe en vue des élections de 2015. Ce sera aussi l’occasion de laver son linge sale en famille. À ce titre, le premier ministre a un travail colossal afin de redonner confiance en l’avenir et rallier les partisans derrière des priorités renouvelées.
La marque de ce gouvernement demeure sans aucun doute la bonne gestion des finances publiques et de l’économie. On peut donc s’attendre à un recentrage des priorités autour de ces thèmes. Quant à la responsabilité et la transparence, l’état d’esprit du premier ministre se traduira sans doute dans des déclarations fermes et sans équivoque. Ce sera aussi l’occasion de constater l’état des dommages au sein du caucus.
On s’attend également à ce que le premier ministre effectue un important remaniement ministériel au cours des prochains mois. Cela aura pour effet de peupler l’univers médiatique de nouveaux visages, de spéculations et d’analyses variées en vue de la reprise des travaux à la Chambre des communes.
La dernière session parlementaire qui s’ouvrira en septembre avant l’année préélectorale de 2014 est importante. On peut s’attendre à un discours important du premier ministre, qui complètera sa huitième année au pouvoir. Il est difficile de croire qu’à ce moment, le gouvernement de Stephen Harper puisse faire autrement que de commencer à remonter la pente, et qu’il revienne en force avec une équipe renouvelée et des priorités claires, conscient des défis qui l’attendent au sein de l’opinion publique. Il va devoir marquer des points et fermer le robinet des scandales alors que les partis d’opposition renverront illico les thèmes de la crise actuelle à l’ordre du jour des débats.