La semaine dernière, les Canadiens et Canadiennes se sont rendus aux urnes et ont élu la 44e législature du Canada qui, après des élections serrées de 36 jours, ressemble beaucoup à la 43e législature. Le message des électeurs est clair : aucun parti ne méritait d’être récompensé avec plus de pouvoir qu’il y a six semaines.
Les chefs d’entreprise qui espéraient que la campagne serait l’occasion d’avoir un débat sur la façon de relever les défis auxquels l’économie canadienne est confrontée, à court et à long termes, ont été laissés pour compte par une campagne de division qui était chargée en publicités négatives et faible en vision à long terme. Nous nous sommes retrouvés sans aucune idée claire des plans des partis pour préparer le Canada à un avenir plus durable et prospère.
Bien que la campagne soit derrière nous, ne vous attendez pas à une pause de la politique partisane. Malgré ce que disent les chefs, dans un contexte de parlement minoritaire, les prochaines élections fédérales ne seront pas si loin de leurs pensées s’ils y voient un avantage.
Qu’est-ce que ce statu quo signifie ? Comment un gouvernement libéral minoritaire réélu mettra-t-il en œuvre ses engagements électoraux ? Qui sont les gagnants et les perdants économiques de ce résultat ? Comment, vos équipes de direction et vous, pouvez-vous prévoir et influencer les décisions du gouvernement ? Pour aborder ces questions, Jason MacDonald, vice-président principal et directeur national, Affaires corporatives + Consultation chez H+K, a animé une discussion avec l’invité spécial l’hon. John Baird, Lindsay Finneran-Gingras, vice-présidente, Contenu + Publication, et John Delacourt, vice-président, Affaires publiques + Défense des intérêts.
Voici ce que nous avons retenu :
1. Attendez-vous à une approche mixte pour les affaires.
D’une part, puisqu’ils auront besoin de l’appui de l’opposition au Parlement, on peut s’attendre à ce qu’un gouvernement libéral continue de gouverner à partir de la gauche. D’un autre côté, après avoir perdu le vote populaire pour une deuxième élection consécutive et ne pas avoir réussi à obtenir un gouvernement majoritaire, le gouvernement pourrait chercher à se réengager avec les milieux d’affaires pour tenter d’élargir son audience. Certaines mesures du programme libéral, y compris la proposition d’augmenter l’impôt des sociétés sur les services financiers, sont carrément mauvaises pour les entreprises et leurs clients. D’autres, comme un nouveau crédit d’impôt à l’investissement pour appuyer le développement de technologies propres, profiteront aux entreprises qui font ce genre d’investissements.
2. Méfiez-vous des changements structurels de l’économie canadienne.
Au cours des 18 derniers mois, la plupart des décisions en matière de politique économique ont porté sur la gestion des répercussions à court terme de la COVID-19. À mesure que le Canada sortira de la pandémie, le gouvernement sera forcé de faire face aux changements structurels qui se produisent dans l’économie. Cela comprend la façon de répondre à l’exode dans les centres urbains du Canada causé par la pandémie, d’où viennent la plupart des députés ministériels, et la gestion de la transition énergétique propre du Canada dans les provinces de l’Ouest, où le gouvernement libéral est peu représenté.
3. Les problèmes d’accessibilité ne se termineront pas avec la campagne.
Les députés continueront d’entendre les préoccupations de leurs électeurs au sujet de l’augmentation du coût de la vie, et vous pouvez vous attendre à ce que les décisions du gouvernement soient orientées dans cette direction dans un avenir prévisible. L’abordabilité est un problème réel et émotionnel pour les Canadiens et les entreprises devront miser sur cette émotion lorsqu’ils communiqueront au gouvernement au sujet des questions d’accessibilité, pas seulement des faits et des chiffres.
4. Il est temps de nous recentrer sur les États-Unis.
L’ami le plus près du Canada n’a pas été très amical dernièrement. Entre le rejet du projet Keystone XL, le renforcement des politiques « Buy American » et la fermeture continue de la frontière terrestre, le Canada s’est retrouvé hors du champ de vision et de l’esprit du président Biden. Le gouvernement devrait rétablir le même esprit de collaboration avec les entreprises qui ont aidé le Canada à défendre efficacement ses intérêts pendant les négociations de l’ALENA et de l’ACEUM (aussi appelé AEUMC).
5. Le robinet doit être refermé, à un moment donné.
Bien que le déficit du Canada ait augmenté plus rapidement que toute autre économie développée au cours de la pandémie, notre endettement croissant n’a guère fait l’objet de discussions au cours de cette campagne électorale pendant laquelle tous les grands partis ont plutôt proposé de nouvelles dépenses importantes. Avec la menace d’une hausse des taux d’intérêt, qu’il le veuille ou non, le gouvernement devra, à un moment donné, réduire le déficit grâce à une croissance économique plus rapide, à une réduction des dépenses et à une augmentation des revenus grâce à de nouvelles taxes.
6. La minorité signifie plus d’occasions de faire avancer vos dossiers.
Sous les gouvernements majoritaires, le pouvoir est concentré au sein du Cabinet et de la fonction publique. Avec une autre minorité, les députés et les comités parlementaires ainsi que les influenceurs politiques comme les premiers ministres provinciaux continuent de détenir plus de pouvoir. Bon nombre des 286 députés réélus obtiendront de nouveaux rôles et responsabilités, et 52 députés nouvellement élus pourraient avoir peu ou pas de contact avec vos enjeux. Dans ce contexte, votre entreprise et vos supporteurs doivent être prêts à raconter une histoire captivante à ces différents publics par le biais de vos représentations directes et celles provenant du terrain.
Chez H+K, nos experts en politiques, communications, défense des intérêts et affaires publiques sont au courant des derniers développements au sein du gouvernement et, plus important encore, nous regardons toujours vers l’avant, pour voir ce qui s’en vient pour votre entreprise.