Le secteur de la santé au Canada fait face à son plus grand défi. La crise de la COVID-19 continue d’évoluer et de changer nos vies, et ce, depuis plus d’un an et demi. Les répercussions de la pandémie se feront sentir pendant les années, voire les décennies à venir.
Pourtant, la 44e élection fédérale a produit un résultat qui ressemblait beaucoup à celui de la 43e. Les chiffres masquent d’énormes changements sociaux, économiques et politiques depuis les dernières élections, et aucun secteur ne l’a ressenti plus que celui des soins de santé.
Qu’est-ce que tout cela signifie ? Nous voulions le savoir et nous avons donc organisé un panel d’experts pour discuter de ce qui attend le secteur de la santé. Nous étions accompagnés du Dr Isaac Bogoch, consultant en maladies infectieuses et interniste général à l’Hôpital général de Toronto, du Dr Bob Bell, ancien sous-ministre de la Santé et des Soins de longue durée de l’Ontario, de Michelle McLean, directrice nationale Santé + Mieux-être chez H+K, ainsi que de Will Stewart, directeur national, Affaires publiques + Défense des intérêts chez H+K.
Voici ce que nous avons appris :
1. La ligne en matière de soins de santé s’estompe entre le gouvernement fédéral et ceux des provinces.
La pandémie a aidé le Canada à trouver une solution nationale à un problème de santé national. Maintenant, le gouvernement fédéral investit plus que jamais dans les soins de santé et veut avoir son mot à dire sur la façon dont son argent est dépensé. Entre-temps, les provinces continuent de résister aux transferts de fonds « assortis de conditions », bien qu’il soit difficile de renoncer à l’argent qui est sur la table. Les prochaines élections prévues en Ontario et au Québec pourraient compliquer davantage la relation. À l’avenir, les intervenants du secteur de la santé doivent mobiliser les deux niveaux de gouvernement.
2. Un gouvernement minoritaire peut modifier ses priorités en matière de santé, y compris l’assurance-médicaments.
L’emprise incertaine des libéraux sur le pouvoir les met constamment en mode de campagne électorale, élevant des idées politiquement populaires comme les garderies au détriment de politiques moins attachées comme l’assurance-médicaments nationale. La COVID-19 — et ses répercussions sur les coffres du gouvernement — ainsi que la dynamique intergouvernementale complexe ont également contribué à mettre l’assurance-médicaments sur pause.
Quelques progrès ont tout de même été réalisés, y compris une entente récente avec l’Île-du-Prince-Édouard visant à réduire le coût des médicaments. En même temps, un gouvernement minoritaire donne aux partis de l’opposition un plus grand pouvoir sur des questions clés ; pour le NPD, cela inclut l’assurance-médicaments. Bien qu’un programme universel complet puisse être inaccessible, les pressions politiques continueront de faire avancer ce dossier. Pour toutes les questions, y compris l’assurance-médicaments, il sera important que les intervenants établissent des relations avec l’ensemble des grandes parties.
3. Jouez là où ira la rondelle.
Comme une autre élection fédérale est prévue au cours des 18 à 24 prochains mois, le gouvernement libéral doit démontrer du progrès à l’égard de ses engagements clés. Pour obtenir l’approbation de la « demande » de votre organisation, il sera essentiel de montrer comment celle-ci aide le gouvernement fédéral à réaliser ses engagements. Les intervenants devraient réfléchir à la question suivante : comment pouvons-nous montrer que nos objectifs correspondent aux priorités du gouvernement ?
4. Il est difficile, mais essentiel, de communiquer l’incertitude.
En ce qui concerne la COVID-19, les objectifs continuent de changer, parce que la maladie continue d’évoluer. C’est un énorme défi pour les communicateurs, d’autant plus que les gens se lassent des restrictions et que la pandémie attise la peur et la division. Qu’il s’agisse de représentants du gouvernement, d’experts en santé publique ou d’entreprises qui tiennent leurs travailleurs et leurs clients informés, la capacité de bâtir la confiance tout en gérant les attentes en cette période d’incertitude est plus que jamais nécessaire. Il en va de même pour les nouvelles voix et les nouvelles façons de s’exprimer — il ne suffit pas de se fier aux experts et aux anciennes hypothèses.
5. La COVID-19 est là pour rester.
Les nouveaux variants ont anéanti les rêves d’immunité collective. Le passage de la pandémie à l’endémie se fera progressivement, à différents moments et à différents endroits. Entre-temps, les passeports vaccinaux, les tests rapides, le port du masque, la distanciation sociale et les iniquités vaccinales continueront de poser des défis en constante évolution pour les entreprises. Le travail et le comportement des consommateurs — sans parler des soins de santé en soi — ne seront plus jamais les mêmes.
Un gouvernement minoritaire au pouvoir pendant une pandémie signifie une évolution des politiques, avec toutes les menaces et les possibilités qui l’accompagnent. Chez H+K, nos experts en politiques, en communications, en défense des intérêts et en affaires publiques sont au fait des derniers développements en politique et de la COVID-19 — et, plus important encore, nous regardons toujours vers l’avant, pour voir ce qui attend l’industrie de la santé